The Uncanny Valley
L’uncanny valley, la vallée dérangeante, est une hypothèse fondamentale en robotique et en animation. Elle énonce que plus une créature est proche de l’être humain, plus notre affinité pour elle croît, jusqu’à au point où cette tendance s’inverse et où commence le dégoût. Par exemple, un robot industriel ne dérange guère, un humanoïde idéal non plus. Par contre, voir un robot proche de l’être humain mais mal animé, ou un personnage de dessin animé très bien rendu mais avec des yeux inertes, cela provoque une réaction de rejet. Le problème n’est pas seulement que l’imitation peut être creepy, mais que le phénomène est limitée à une zone de la courbe.
A mon sens, le problème vient de l’écart entre deux types de fidélité à l’original : la manière dont se comporte une créature et l’apparence qu’elle a. Un robot humanoïde à l’anatomie et à la peau impressionnantes, mais pas foutu de se mouvoir ni d’interagir correctement avec un être humain, ça peut provoquer un sentiment de rejet. Le cas est inverse est flippant aussi, par exemple un humanoïde dont les rouages seraient mis à nu mais qui dirait “maman, maman” avec des inflexions parfaites. L’imitation n’est pas le propre des créatures artificielles : l’amusement que l’on ressent face à un enfant qui imite très bien un adulte peut facilement se muer en gêne si la singerie dure ou est trop parfaite.
On peut ainsi rendre la courbe linéaire “simplement” (je suis doué pour l’armchair robotics) en faisant attention à ce que les différents aspects gagnent en simulation parallèlement.
Tout ça pour dire que l’idée fut développée en 1970 par un roboticien japonais et que l’article original n’avait jamais été traduit jusqu’à aujourd’hui.