Aux origines des interactions
Dan Saffer, auteur d’un livre sur la notion de « micro-interaction », tient une liste sur l’origine d’interactions aujourd’hui omniprésentes : l’auto-correction, le copier-coller, les barres de défilement, etc.
Une invention qui aurait mérité de figurer dans la liste est celle du caret (un curseur placé entre deux caractères). Auparavant, le curseur était signalé en surlignant ou soulignant un caractère, si bien qu’il n’était pas évident de savoir si le texte inséré allait se placer avant ou après le caractère sélectionné. Les possibilités de manipulation du texte s’étoffant (par exemple avec l’apparition du couper-coller), le besoin d’une amélioration devenait pressant. Tout ce qu’il manquait, c’était des écrans dotés d’une résolution suffisante et quelqu’un de suffisamment malin pour avoir l’idée toute bête de placer le curseur après un caractère, ce qui après tout reflète mieux l’action d’insérer du texte entre des lettres. Heureusement, la division R&D de Xerox (le PARC) ne manquait pas des deux. On trouvera d’autres détails (par exemple l’invention du double-clic) dans Designing Interactions, page 64 et suivantes.
Ces histoires illustrent l’importance des détails dans le design d’interfaces, ainsi que la fréquence des inventions incrémentales : les interfaces graphiques ne sont pas sorties parfaites et achevées de la cuisse de Douglas Engelbart. Par exemple il est connu qu’Apple s’est largement inspiré du travail effectué au PARC. Il est certain qu’un certain nombre d’idées y sont nés, mais il ne faut pas oublier un certain nombre de prédécesseurs (Bush, Papert, Licklider, Sutherland, Engelbart, etc.), ni les progrès d’Apple. Celui-ci a heureusement simplifié certaines interactions (la barre de défilement) et en a inventé d’autres (menu déroulant, glisser-déposer).
EDIT : Bien que ce soit plus visuel qu’interactif, on peut ajouter à la liste l’origine du symbole x pour fermer et des bulles dans les applications de chat.